Owen est un garçon bizarre, tout comme son prénom. D'ailleurs, il le déteste, ne le trouvant pas beau. Il en a toujours voulu à ses parents de l'avoir appelé comme cela, surtout qu'il a subi les moqueries de ses "camarades" de classe à cause de lui -mais pas que. Et puis Soren comme deuxième prénom ne lui convient pas non plus.
  Il a toujours été plus ou moins rejeté à l'école, parce qu'il était trop réservé, trop froid. Et surtout, il n'aimait pas les autres. Il ne savait pas pourquoi, mais c'était comme ça. Son principal défaut était la colère.  Il s'énervait pour un rien et faisait peur à ses parents et aux enfants de son âge. Mais ce n'était pas de sa faute. Il peinait à se contrôler. Et pourtant, malgré ses sautes d'humeur et ses crises, c'est quelqu'un de très calme et pacifiste. Il n'aime pas se battre, ce qui est une bonne chose. " Pourquoi diriger le monde par le violence quand on peut le faire avec douceur ? " se demande-t-il. C'est un garçon plein de contradictions : il n'aime pas les bagarres mais peut être violent (sans se battre). C'est sûrement lié.
  Il est quand même  joyeux et gentil, mais avec de rares personnes.

Owen est né un jour de tempête, ce qui, pour certaines personnes superstitieuses, pourrait être un signe. Ses parents ne virent pas cela de la sorte, et étaient seulement embêtés à cause des embouteillages que le vent faisait, et une femme enceinte ayant des contractions est assez chamboulant et énergique. De ce fait, on peut facilement s'imaginer l'état de nervosité dans lequel était M. Oswald.
Sa femme et lui étaient de brillants archéologues, et ils voyageaient donc beaucoup. Ils laissaient alors leur fils à la garde d'une nourrice, et celle-ci s'occupait de lui comme il fallait. Seulement, le petit Owen ne comprenait pas pourquoi on l'abandonnait, il en était très triste. « - Ils ne m'aiment pas, c'est ça ? » On avait beau le rassurer il gardait toujours cette idée en tête, accompagnée d'une boule dans la gorge qui ne le quittait jamais. Il se sentait seul, misérable. Il essayait de faire tout son possible pour être sage et obéissant quand ses parents revenaient, pour leur montrer qu'il n'y avait pas de raisons de laisser un enfant comme lui seul, et aussi pour leur faire culpabiliser. Et cela fonctionnait, mais ils aimaient bien trop leur travail pour l'arrêter. Qu'importe le regard bleu suppliant de leur fils, ils repartaient dans un pays lointain, en n'oubliant pas de lui ramener un cadeau à chaque retour. Mais tout de même, c'était pas drôle.
  Il regardait souvent par la fenêtre de sa chambre, attendant une arrivée miraculeuse, mais elle n'arrivait jamais, et il perdait. Et puis un jour, alors qu'il rentrait dans sa douzième année, il arrêta d'attendre. Il se dit que cela ne servait à rien. Qu'il vive sa vie, et seul !
  Il passait tout son temps dehors, n'ayant cure de son immense maison vide, de sa "nourrice", de tout ce qu'il avait. Il se promenait dans les forêts, grimpait en haut des arbres et lisait jusqu'à la nuit tombée. Puis il rentrait chez lui, mangeait le repas préparé par celle qu'il considérait comme sa mère et allait se coucher. Mais ne trouvant le sommeil, il montait sur son toit et observait le jardin et la ville endormis, et levait la tête en contemplant les étoiles. Sa silhouette mince se découpait dans la nuit, et il finissait pas s'endormir. Seulement, le lendemain, il devait se rendre au collège, et rien ne pouvait l'agacer plus que cela. Il était tout le temps exclu, les autres ne l'aimait pas et il ne comprenait pas pourquoi. « - Dégage le fou. », lui disaient-ils. Et Owen se mettait en colère, mais ne montrait pourtant rien. Il faisait semblant de rire, puis leur répondait avec sarcasme. Puis il allait dans son coin, et c'était tout.  C'était tout le temps comme ça, au collège. Et il en avait assez. La vie était bien monotone et ennuyeuse. Lui qui rêvait d'aventure ! il voudrait tellement vivre des choses merveilleuse et épiques. Cette année, il entrait au lycée, et qui sait, peut-être les choses seront-elles différentes ?